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EU Focus a eu le plaisir d’organiser un webinaire, ce mercredi 9 mars, consacré à l’importance du cuivre en tant qu’outil conventionnel et biologique de l’agriculture française.

Les tristes événements auxquels nous assistons en Ukraine tirent la sonnette d’alarme dans le secteur agricole européen et français. La nécessité de réaffirmer la « sécurité » et la « souveraineté » alimentaires est fortement soutenue par les politiques français, en particulier le président Emmanuel Macron et le ministre de l’agriculture M. Denormandie. Comment assurer une production à la fois suffisante et conforme aux normes les plus strictes en matière de sécurité alimentaire, tout en veillant à ce que les agriculteurs français soient correctement rémunérés pour leur travail, et à ce que chacun ait un accès abordable aux produits français qui sont la base d’une alimentation saine, comme les fruits, ou qui font parties intégrante du patrimoine culturel de la France, comme le vin.

Aujourd’hui, les producteurs français ont de moins en moins « d’outils dans leur boîte à outils » pour lutter contre les maladies cryptogamiques, déclare Françoise Roch, présidente de la Fédération nationale des producteurs de fruits. Les objectifs de transition écologique de la stratégie de la « Ferme à la Fourchette », la compétitivité commerciale et le changement climatique, qui s’est particulièrement manifesté lors des dernières périodes pluvieuses avec de graves conséquences pour le secteur agricole français, rendent encore plus complexe la capacité des agriculteurs à faire face.

En ce sens, notre panel d’intervenants est unanime : le cuivre est un outil fondamental. C’est un produit indispensable, qui répond efficacement aux problèmes de productivité, de capacité, d’efficacité et de rentabilité tant du point de vue de la rémunération des agriculteurs que de l’accessibilité économique pour les consommateurs, et pour lequel il n’existe pas d’alternatives crédibles à bénéfices et prix équivalents.

Dans l’agriculture conventionnelle comme biologique, les conséquences d’une réglementation plus stricte de l’utilisation du cuivre seraient considérables. Prenant l’exemple des pommes biologiques, Françoise Roch souligne que « aujourd’hui, sans cuivre, il est impossible de produire des pommes biologiques. Nous n’avons pas assez de molécules naturelles disponibles pour produire correctement ». Thierry Mothe, Secrétaire Général des Vignerons Indépendants de France ajoute : « le cuivre est le seul produit efficace homologué pour la lutte biologique contre le mildiou qui s’attaque à la vigne, mais aussi à d’autres cultures comme la pomme de terre, la tomate, l’arboriculture et les légumes. C’est un produit essentiel dans la lutte contre les maladies cryptogamiques ». En particulier pour la viticulture biologique, il poursuit, « s’il n’y a plus de cuivre, il n’y aura plus de viticulture biologique ».

Par ailleurs, l’utilisation du cuivre par les producteurs français a évolué, se distinguant aujourd’hui par une agriculture raisonnée et de précision. Comme l’explique Thierry Mothe, les interventions à base de cuivre sur les vignes sont décidées lorsque plusieurs paramètres sont réunis, comme, entre autres, la maturation des œufs de mildiou, les températures et la pluviométrie. De plus, explique-t-il, le cuivre est un produit de contact qui est lessivable. Combiné à la grande variabilité des conditions climatiques, cela rend indispensable le maintien de la pratique du lissage lors de la prochaine homologation. « La question du lissage est donc centrale », confirme Romain Dandois de Nufarm France. Par ailleurs, le cuivre présente des qualités de résistance importantes : dans un contexte où la souveraineté agricole européenne doit être prise en compte, afin d’éviter toute dépendance aux importations, Romain Dandois souligne qu’il faut maintenir un « socle de produits fiable, efficace, accessible et abordable, au rang duquel appartient le cuivre ».

Le constat est dès lors sans équivoque : le cuivre est indispensable à l’agriculture française, conventionnelle et biologique, pour permettre aux producteurs de produire, et de produire de manière rentable. Comme conclu par Thierry Mothe : « tant que nous n’aurons pas d’alternative au cuivre, nous ne pourrons pas nous en passer. Pour nous, il est indispensable. Nous avons besoin de la réhomologation du cuivre aux doses que nous utilisons aujourd’hui en France avec le lissage ».

9 MARS 2022   |   10.30 – 11.30